C'est une histoire qui me fut contée
De la bouche même d'une vieille tempête
Dont les propos d'éternité
Ont trouvé écho dans ma tête
L'Histoire, elle-même, possède deux yeux
Un oeil fou et un autre sage
Qu'elle promène à travers les cieux
Et les nuages de tous les âges
L'Histoire est une vieille bohémienne
Rêveuse et puis mordante aussi
Elle a tant vu la race humaine
Recommencer les mêmes folies
Les conflits, les chasses aux sorcières
Quand ça sent trop le renfermé
Voilà les générations en guerre!
Un peu de sang neuf pis le tour est joué
Que de troupes qui marchent au pas
De passions qui passent comme des modes
Avec leurs croix érigées là
Où l'Histoire fixe les antipodes
L'Histoire s'en va comme un voyou
Dans une jungle de cas de conscience
Avec son oeil sage, son oeil fou
Et la voix muette du silence
L'Histoire n'a pas la poudre aux yeux
Elle a les yeux ni chauds, ni froids
Elle s'introspecte en plein milieu
C'est pas son premier gâteau des rois
Elle trouve la binne, en un rien de temps
Dépouillée, simple et vulnérable
Au même endroit exactement
Que la morale à fin d'une fable
L'Homme épaissit en vieillissant
Le Cul assis à la même place
Puis, il se fait voler son banc
Pour avoir perpétué la race
Quelle chaise musicale!
"Qui va à chasse perd sa place"