Dans le matin crépusculaire
Parfum de courant d'air
Sa vie s'en va
Dans la maison du solitaire
A l'âge ou trop d'hier
Ont trop de poids,
Il attend la trêve
Le soupir qui le prendra
Il entend ses rêves
S'évanouir au fond des draps,
Un peu moins de sève
Irrigue un peu plus de bois,
Pourquoi?...
Il se repose à sa manière,
Les yeux un peu plus clairs
Il vit sans voix
Dans la maison du solitaire
Il n'a qu'un seul repère:
Son coeur qui bat...
Des soirées tilleul
Où s'endort la dérision
Devant la télévision
Et la vie qui gueule
Dans ce pauvre point de terre:
La maison du solitaire.
Tous les frissons de l'éphémère
Ont fui dans l'atmosphère
Dans l'au-delà,
Dans la maison du solitaire,
Une ombre sursitaire
Chavire déjà...
Et pourtant la vie
Tous les jours recommencée,
Et pourtant, l'envie
D'être jeune et de danser,
Soif inassouvie,
On n'en a jamais assez,
Assez...
Assez de pleurs, pas de prières
Les lustres qui brillèrent
Se sont éteints
Et la maison du solitaire
N'est plus qu'un outre-mer
Perdu, lointain..
Le vieux chat qui miaule
Et les flammes du couchant
Qui s'éloignent dans les champs...
Alors comme un saule
Elle s'incline vers la terre,
La maison du solitaire...