Michel Rivard
LE PASSAGER DE L'HEURE DE POINTE


Je me lève, yé encore tôt
Et je m'en vais travailler
Debout dans un métro bondé pour échanger
Les plus belles heures de ma journée
Contre un salaire et c'est bien clair
J'y perd au change

Si je pouvait mettre en file
Les miles et puis les miles
Que j'ai pu faire soir et matin
Je serais sûrement
Quelque part dans un pays lointain
Loin aussi loin que tous les rêves
De mon enfance

Le passager de l'heure de pointe
A fait le tour du monde à pied
Si ses voyages sont dans sa tête
Son corps est quand même fatigué
Hé, hé, hé
J'embarque dans l'ascenseur
Qui monte avec lenteur
Je débarque pour embarquer
Dans un bureau
Où même assis je monte et je descend
Selon les heures et les humeurs
De mes supérieurs

Si je pouvais mettre ensemble
Les heures que j'ai passées
Sur place à monter, à descendre
Je serais sûrement
Quelque part dans un pays lointain
Loin aussi loin que tous les rêves
De mon enfance

Le passager de l'heure de pointe
A fait le tour du monde à pied
Si ses voyages sont dans sa tête
Son corps est quand même fatigué
Hé, hé, hé


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