Henri Salvador
LE FÊTARD
Paroles: Boris Vian, musique: Henri Salvador, 1958


Écoutez l'histoire affreuse
L'aventure douloureuse
D'un fêtard
Qui chaque soir
Rentrait tard
Dans son appartement de l'avenue Mozart
Il avait un chapeau claque
Il avait une tête à claques
Un beau frac
Un gros sac
Et un maximum de goût pour le bac
Il aimait le jeu, les femmes
Et tous les tripots infâmes
Où l'on peut perdre son âme
En dansant un bon charleston
Avec une fille à la garçonne
Dieu veillait sur lui sans doute
Car bien que l'on y vît goutte
Le fêtard
Chaque soir
Dans le noir
Retrouvait l'avenue Mozart
Mais par un beau soir d'automne
Il ingurgita par tonnes
Du solide
Des liquides
Du fluide
Qui lui gonflèrent fortement le bide
Il eut l'envie importune
D'arroser sous la pleine lune
Le réverbère
Solitaire
Qui éclaire
Le ministère de la guerre
Mais faut croire qu'il voyait trouble
Plutôt à moitié que double
Car au lieu du luminaire
Il éteignit le factionnaire
Qui surveillait le ministère
Et saisi par la milice
Du commissariat de police
Le fêtard
Sans pétard
Comme un con
Fini sa noce au violon.


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