Marie-Claire Séguin
QUAND LA VILLE DORT


J'aurais aimé te parler comme à un vieil amant
Et oublier que tu n'es qu'un passant
J'aurais aimé deviner l'envers de tes nuits blanches
Connaître ces tendresses pour qui le temps se dérange

Alors j'invente moitié vie moitié rêve
Et je danse dans tes bras qui savent quand même
Faire naître une valse

Quand la ville dort
Et que sans bruit la vraie nuit se lève
Alors nos deux corps jouent la vie et le rêve

J'aurais aimé être riche d'une histoire écrite ensemble
Comme ceux pour qui les yeux les mains, savent tout dire
J'aurais aimé te parler prendre mon temps doucement, indécemment

Alors je triche moitié vie moitié rêve
Et je supplie mon corps de taire ses images
De ne plus me parler de ses fantômes

Quand la ville dort et que sans bruit nos coeurs s'étirent
Alors nos deux corps jouent la vie et la mort
Quand la ville dort
Et que sans bruit le présent fait rage

Sans passé sans lendemain sans fantômes
Seulement le présent un passant et moi


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