Richard Séguin
DOUBLE VIE


Même si c'était pour déjouer la route
Même si c'était pour faire un détour
Dans un bar où le bruit s'amuse à couvrir
Les mêmes habitudes
Les mêmes solitudes
Même si je caresse le ventre brûlant
Des amours incomplètes
Des jeux de conquérants
Même si j'oublie qu'il pleuvait
Sur la ville
Et que partir c'est pas guérir
Y'a des années
Parfois même des journées
Qui finissent par te trahir

Y'a des années
Parfois même des journées
Qui finissent par te trahir
Double vie
A s'exiler à se soûler
A se rattraper à s'accrocher
A marcher à s'aveugler
A s'inculper à s'envelopper
Double vie
A marcher à s'enfarger
A s'inculper à s'accrocher
A s'abriter à s'envelopper
A s'aveugler à se rattraper

Même si c'était pour déjouer le doute
Même si c'était pour faire un détour
Dans un bar où les rires s'écrasent
En fin de soirée
Entre la paye et les noeuds
Le sommeil et les creux
Même si j'oublie les histoires
Les accroires
Qu'on peut s'inventer quand on
Parle seul dans un miroir
Même si j'oublie les graffiti de fauves
Et les idées mauves sur le mur jauni
Y'a des années
Parfois même des journées
Qui finissent par te trahir
Y'a des années
Parfois même des journées
Qui finissent par te trahir


À la page des textes de Richard Séguin
À la page des textes