Gilles Servat
YAWANKIZ MA BRO


Le ciel a une vilaine couleur
De chiure de dictateur
Tâches d'huile et de goudron quadrillées
Sur le parking du paradis
Les roues des vieux caddies rouillés
Grincent sous le poids du crédit
A l'horizon une clarté vagabonde
Comme l'espérance du monde

Le métronome de la FM
Balance des requiems
Les mots s'écoulent de la radio
Comme un jus d'incompréhension
Quatre boums encore des coups de marteau
Pour démolir les émotions
A l'horizon une clarté irradie
Comme une belle mélodie

O Yawankiz ma bro
Diwan a zo ennout
O Yawankiz ma bro
A skubo ar c'haoc'h war an douar
O Yawankiz ma bro
An da-zont en da imbroud
O Yawankiz ma bro
A livo livrin dremm ar bed goular

On prends le mort pour le vivant
On n'embrasse que du vent
La voix qui sort du magnéto
La mise en scène de la télé
Et l'encre qui trame les photos
Sont plus pour la réalité
A l'horizon une clarté palpitante
Comme une musique vibrante

A l'ombre des oiseaux blessés
Passent des amours pressés
Sur les murs des culs et des seins
Soutiennent les mensonges des marchands
Et l'image des politiciens
Vendue avec les mêmes slogans
A l'horizon une clarté de déchirure
Comme une rivière d'eau pure

O Yawankiz ma bro
Diwan a zo ennout
O Yawankiz ma bro
A skubo ar c'haoc'h war an douar
O Yawankiz ma bro
An da-zont en da imbroud
O Yawankiz ma bro
A livo livrin dremm ar bed goular

Sur les ruines et sur les débris
Des idéaux trahis
Sur les morceaux des barbelés
Sur le béton brisé des murs
Blanc jaune rouge noir ou zébré
L'enfant s'invente le futur
A l'horizon une clarté vagabonde
Comme l'espérance du monde


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