Berthe Sylva
JE N'AI QU'UNE MAMAN
Paroles et musique: J. Martel, F. Bousquet, R. Vaysse, 1937


Maman te voila bien surprise
De me voir ici ce matin
Pourtant il faut que je te dise
Combien mon coeur a de chagrin
Depuis qu'un tribunal infâme
Veut qu'on vive séparément
Il vient chez nous une autre femme
Qu'on me fait appeler maman

Écoute-moi petite mère
Je me moque bien de leurs lois
Je n'aime pas cette étrangère
Je n'ai qu'une maman c'est toi

Pour elle une haine profonde
En mon âme vient de germer
Papa me sermonne et me gronde
Pourtant je ne peux pas l'aimer
Il a voulu que je l'embrasse
L'autre soir et j'en ai pleuré
Puisque cette autre te remplace
Maman c'est moi qui m'en irai

Pardonne-moi petite mère
Si tout mon être est ton émoi
Mais on a beau dire et bon faire
Je n'ai qu'une maman c'est toi

Hier j'ai vu seul petit père
Et j'ai dit: "Tu n'as pas raison
Quand tu repousses mes prières
Maman doit vivre à la maison"
Mais papa toujours insensible
Malgré son douloureux regard
M'a répondu: "C'est impossible
Tu comprendras cela plus tard"

Il te maudit petite mère
Je ne veux pas savoir pourquoi
Mais quel est donc ce grand mystère
Je n'ai qu'une maman c'est toi

Allons adieu maman jolie
Je reviendrai te voir souvent
Ne craint pas que mon coeur t'oublie
Crois en l'amour de ton enfant
Petit père a l'âme très bonne
Le temps calmera son courroux
Bientôt je veux qu'il te pardonne
Et te ramène près de nous

Ne pleure pas petite mère
Car un beau jour sous notre toit
Le bonheur reviendra j'espère
Et le bonheur maman c'est toi


À la page des textes de Berthe Sylva
À la page des textes