Toutes les femmes sont belles,
Toutes les femmes sont tièdes,
Toutes les femmes sont pacifiques,
Toutes les femmes sont douces,
Toutes les femmes sont mousse,
Toutes les femmes sont magnifiques
Grand-mères - parchemins
Les veines sur vos mains
Coulent en canaux, en rivières,
Grand-mamans - bateaux,
Vos yeux gris sur l'eau
Voguent encore vers hier...
Elles sont toutes neuves,
Même quand elles n'en peuvent
Plus de se donner, se vendre,
Elles sont toujours les
Filles aux dents de lait
De mes rentrées de septembre,
Toujours écolières,
Déjà millénaires,
Toujours sur nous en avance.
Brebis ou bergères,
Elles fleurent la litière,
La luzerne, la semence...
Toutes les femmes sont belles,
Toutes les femmes sont tièdes,
Toutes les femmes sont pacifiques,
Toutes les femmes Sont calmes,
Toutes les femmes sont palmes,
Toutes les femmes sont d'Afrique,
Mal épanouies par
Des amants ringards
Qui s'affolent et qui se pressent,
Trop tôt engrossées
De petits poucets
Aux cailloux blancs de tendresse...
Benoîte, ma soeur,
Lorsqu'une femme meurt
Après longtemps de patience,
Ça fait plus de bruit
Que toute sa vie
D'humilité, de silence,
Pauvres Don Juans
Pauvres princes charmants
Qui disiez "Dors et sois belle"
Voilà qu'aujourd'hui
L'oiseau part du nid,
Qu'elle s'envole, l'hirondelle..
Toutes les femmes sont belles,
Toutes les femmes sont tièdes,
Toutes les femmes sont pacifiques,
Toutes les femmes sont douces,
Toutes les femmes sont mousse,
Toutes les femmes sont magnifiques