Hubert-Félix Thiéfaine
JUSTE UNE VALSE NOIRE


Souvenir éphémère
Beauté blême et transfert
Dans tes jardins d'Eden
Solitude transparente
De ces longs jours d'attente
À te fixer les veine
Tu reviens sur les lieux
Où tu pleures quand il pleut
Des serpents de neige
Comme un arbre mort
Au milieu du désert
Juste une valse noire
Dans le silence des pierres
Nostalgie de ces jours
Sans haine et sans amour
Au fond des villes mortes
La folie dans les yeux
Des monstres délicieux
Qui traversaient ta porte
Ils patrouillent dans ton crâne
Ils contrôlent ton âme
Et te servent d'escorte
Comme un arbre mort
Au milieu du désert
Juste une valse noire
Dans le silence des pierres
Vibrations pathétiques
Sur le tapis critique
Où tu joues pair et noir
Voyage au bout du rêve
Et tu scelles tes lèvres
Aux secrets d'un miroir
Ta voix désincarnée
Dans l'ombre surannée
Et grise de ta mémoire
Comme un arbre mort
Au milieu du désert
Juste une valse noire
Dans le silence des pierres
Visions subliminales
Sur le coeur-terminal
De ta zone carnivore
Chuchotement animal
Dans la tour de cristal
Où gît ton géant mort
Comme un arbre mort
Au milieu du désert
Juste une valse noire
Dans le silence des pierres


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