Salvatore Adamo
LES HEURES BLEUES (LA MUSIQUE DU TEMPS QUI PASSE...)


J'entends souvent la douce musique
L'écho lointain d'un bal de quartier
Au temps des valses et tangos magiques
Qui nous berçaient, l'été retrouvé

C'est la musique du temps qui passe
En noir et blanc, en accéléré
Les petits riens que l'oubli menace
Calendrier trop vite effeuillé

Et je revois mon père, ma mère
Sous les lampions, les fleurs en papier
Moi, je suivais sa robe claire
Qui ondoyait comme un blanc voilier

Lui, l'enlaçait, l'allure fière
Tout droit fringuant, tout endimanché
Et racontait de jolie manière
Des souvenirs, sans doute inventés

Moi, je rêvais entre vous deux
J'étais enfant, j'étais heureux
Et je n'ai qu'à fermer les yeux
Pour retrouver ces heures bleues...

Bleu de tes yeux, ma douce, ma reine
Qui me cachait le gris du décor
Bleu de l'espoir, vaillant capitaine
Qui te battait dans l'enfer du Nord

Bleu du dimanche entre compères
Pour oublier quelques instants
Le noir du ventre de la terre
Où vous trimiez en sueur et en sang

C'est la musique des années chimères
Années-misère au bout de l'exil
Moi, je suivais dans votre lumière
Ma vie ne tenait qu'à votre fil

"Ti voglio bene" veut dire "je t'aime"
Et c'était là toute mon Italie,
Cent fois par jour, et mille fois même
C'était du soleil sur ma vie

Moi, je rêvais entre vous deux
J'étais enfant, j'étais heureux
Et je n'ai qu'à fermer les yeux
Pour retrouver ces heures bleues...

Et je n'ai qu'à fermer les yeux
Pour retrouver ces heures bleues...


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