Salvatore Adamo
PATWON
1972


Patwon je veux bien te les cirer les chaussures
Mais ma parole tu te fou de ma figure
Comment tu veux qu'il y tienne la poussière
Si tu m'y donnes des coups de pieds au derrière

Je vivais heureux dans ma petite hutte
Dans le costume que le bon Dieu m'a donné
Maintenant je sais que la vie est une lutte
Car voyez-vous je suis civilisé

J'étais tout nu on m'a fait rhabillé
Mais ma parole moi j'y comprend plus rien
Car la patwone quand elle y va danser
Elle fait tout pour qu'on lui voit les nénés
On l'y voit les nénés

Maintenant je connais tous les principes
De la morale et de la société
Bien sûr on se fait un peu tapper sur la pipe
Mais finalement on a l'égalité

Oui on est tous pareils aux yeux des blancs
Tellement pareils qu'ils ne nous reconnaisse pas
Il disent que dans le noir on ne voit que nos dents
Mais pour l'estomac on l'a dans le baba
On l'a dans le baba

Tu sais que notre grand-père qui s'appelait Adam
J'ai dit au patwon que peut-être on est frère
Alors mon vieux ce qu'y lance c'est marrant
Quand mon père y t'a fait y'avait pas de lumière

Ah ! Mon Patwon qui joue avec les mots
Mais y serait pas fière si y savait qu'avec la patwone
Je fais des extras le soir après le boulot
Pour me payer des cours à la Sorbonne
Et un jour je lui dirai
Comme tous les civilisés

Mon pot si tu crois que je vais te cirer les pompes
Alors mon vieux tu te fourres le doigt dans l'oeil
Je dirai même une défense tant tu te trompe
Fout-moi la paix, garde tes pieds de mon fauteuil


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