On le pendit un matin
À la foire de la mort
Et pour qu'il fut bien certain
Que l'âme eut bien quitté le corps
On le laissa se balancer
Trois jours au bout de la corde
Et la mort se mit à danser
Fallait voir la foule se tordre
Mais la foule a bien eu tort
Car de grands oiseaux tout gris
Vinrent dévorer le corps
Et tout le monde fut surpris
De voir l'âme du pendu
Toujours au bout de la corde
Personne n'en avait voulue
Même pas Dieu miséricorde
Il faut dire que le pendu
Était un bougre de noir
Qui ne s'était même pas défendu
Au comble du désespoir
Lui premier noir diplômé
Astronaute, gloire et fortune
Venait d'être sacrifié
Au côté sombre de la lune
Alors se fut l'explosion
Point levé il réclama
Des droits que la constitution
Lui garantissait pourtant déjà
Sa vie mauvaise impression
Sur ses paires il jugèrent
En temps que traître à la nation
À la potence ils l'envoyèrent
La potence était du bois d'un arbre créé par Dieu
Le bourreau avait un coeur de marbre créé par Dieu
Le vautour tout comme la colombe est créé par Dieu
Et le sol sur lequel le sang tombe est créé par Dieu
Mais dites-moi, dites-moi
Oui dites-moi, dites-moi
Où était-il ce jour là
Peu importe car le noir
N'avait jamais su son Pater
Car de son vivant tout noir
Il n'avait connu que l'enfer
Alors il couru chez le diable
Espérant tirer un bon prix
De son âme misérable
Mais en le voyant le diable lui dit
"Je suis confus foi de Satan
Je crois qu'il a eu maldonne
Je peux pas vous en donner autant
Que convenu par téléphone"