Il y a des trains
Des trains soufflant tout au bout des quais de hasard
Transportant des hommes qui vont toujours plus loin
Pour des ailleurs et ces ailleurs sont aux confins
Des nulle part
Il y a des trains
Enveloppés dans la fumée grises des gares
Qui portent en eux l'espoir comme de désespoir
Des trains usés conduits par des mécaniciens
Aux gueules noires
Dans les wagons
Certains sourient, mais d'autres pleurent quand ils vont
Vers le bonheur, vers la douleur, vers d'autres lieux
Avec des rêves ou bien des larmes dans le fond
Rougi des yeux
Ces trains qui courent
Trains de l'ennui, trains de banlieue d'aller-retour
Du lever tôt, du coucher tard sans horizon
Et pour tous ceux qui ont perdu leurs illusions
Le poids des jours
Il y a des trains
Trains rutilants prêts à partir pour d'autres parts
Au bout du monde, havre béni pour tous les
Dieux au bout du rêve, au bout du rail, sous d'autres cieux
Aux parfums rares
Il y a des trains
Qui donnent envie soudain de larguer les amarres
L'envie de partir et de tout abandonner
Sans prévenir pour effacer tout le passé
De la mémoire
Il y a des wagons
Des wagons lits, wagons de nuit où il fait bon
Faire l'amour sans phrases creuses et superflues
Avec une femme au hasard, femme sans nom
Et inconnue
Je rêve aux trains
De militaires ou de bestiaux et sur le sein
De cette femme au souffle chaud fruit de désir
Qui m'offrira et la passion et le plaisir quand dans ses reins
Se plantera le rythme lancinant du va-et-vient
Du train